Le gout de créer
- Christine Andrieu
- 23 mars
- 2 min de lecture
Il y a de ces croyances, parfois, qui peuvent grandement limiter! Et nous vivons avec, comme une sorte de fatalité, de chose immuable et normale.
Je vais vous raconter une histoire.
Longtemps, je me suis interdit de créer. Ce que j'entends par créer à ce moment de l'histoire est : prendre les pinceaux, aller sur la toile, essayer les pastels, les encres, tout. Tout ce qui concerne les Arts.
Je ne dis pas que je n'étais pas créative. Je faisais ma peinture sur caillou, ou quelques gribouillages au Bic sur les coins de feuilles.
J'avais cette croyance que l'Art n'était pas pour moi. C'était pour mon frère et ma sœur (que j'adore) diplômés des Arts Déco pour l'un et de l'école de photo d'Arles pour l'autre.
J'ai toujours vécu avec eux leurs angoisses créatives. Créer pour répondre à un code esthétique, créer pour passer devant un jury qui va vous encenser ou vous assassiner.
Parfois, créer était douloureux à la maison.
J'ai grandi avec cette croyance que la création doit être belle, doit répondre à des codes, doit être esthétique pour les autres avant tout.
Sacrée bride cette croyance ! Elle me limitait. Inutile, pour moi.
Le comportement qui en découlait était l'inactivité, une retenue dans ma créativité.
Résultat : manque de confiance en moi, je m'exprimai sur des petits cailloux, surtout pas trop grands, pas trop souvent. Focalisée sur le résultat et non le plaisir de faire. Je ne trouvais rien de beau, de plaisant.
J'alimentais ma croyance que la création artistique doit être esthétique : " science du beau dans la nature et dans l'art."
Je n'ai pas étudié la science du beau.
J'ai fini par ne plus peindre du tout.
Je tournais en rond dans ma croyance.
C'était avant de devenir art-coach, c'était dans mon ancienne vie !!
La morale de cette histoire est que mon frère est devenu professeur d'art appliqué, il aime son métier, mais n'a plus jamais crée d'œuvres. Il ne prenait plus de plaisir.
Avant je gribouillais dans mon coin, sans montrer à personne par peur du jugement. Je me jugeais toute seule inapte.

J'ai été accompagnée, j'ai banni cette croyance et je m'éclate avec mes pinceaux et les doigts. Je montre mes œuvres avec plaisir tout en sachant que je ne peux pas plaire à tout le monde.
Et c'est ok!
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